Le vent fouette mon visage, défaisant mes cheveux que j’ai pourtant passé près d’une demi-heure à coiffer, sous les conseils de ma mère. Peu importe, je me sens porter par lui, pousser vers l’avant tandis que, m’accrochant à l’écorce d’un vieil arbre, je me hisse vers le haut. Toujours plus haut, toujours plus loin. Mes yeux ne lâchent pas la couleur rougeâtre de la pomme, toujours accrochée à sa branche. Je pince les lèvres, alors que dans un dernier effort, je passe le nœud des branches pour me saisir du fruit. « Ta mère t’avais pourtant défendu de grimper. » s’élève une voix en contrebas, froide et sévère. Les dents encore plantées dans la pomme, le jus dégoulinant le long de mon menton, je m’autorise à baisser les yeux. Mon père se tient là, juste en dessous de moi, les deux poings posés sur les hanches, tandis qu’il me dévisage d’une façon presque indescriptible. « J’avais faim. » je rétorque pitoyablement alors que je détourne le regard, incapable de supporter plus longtemps la pression qu’exerce mon paternel sur moi, par ce simple moyen. « Descends. » m’ordonne-t-il alors. C’est ce que je m’empresse de faire, ne voulant pas l’enrager plus qu’il ne l’est déjà. Alors que je reviens me placer face à lui, il s’accroupit, de façon à se mettre à ma hauteur. Relevant mon menton du bout des doigts, il me contraint à fixer mes prunelles dans les siennes, ce que je fais donc bien malgré moi. « Ton pantalon est tout taché. Tu as l’air de quoi maintenant ? Tu vas retourner au mariage, présenter tes vœux aux mariés et si jamais l’on te demande quoi que ce soit, tu réponds qu’un autre t’as poussé. Compris ? » Je hoche doucement la tête, détournant le regard dès qu’il me lâche le menton, avant de m’empresser de retourner au cœur des festivités. Comme il me l’a demandé.

« Jaime, tes coudes. » J’ai un mouvement de recul tandis que je retire rapidement mes coudes de la surface de la table. Je lève les yeux vers mon père, rencontrant son regard. Aussitôt, je me redresse, veillant à garder le dos bien droit. Il hoche alors la tête d’un air satisfait avant de retourner à son assiette. Je le regarde faire un instant avant de lancer : « Au fait, il y a une foire en ville cette semaine. Est-ce qu’on pourrait… » Sans une parole, ma mère parvient à me faire taire, se contentant de secouer son index devant elle. Je lui adresse un regard intrigué, tandis qu’elle prend son temps pour s’essuyer la bouche à l’aide de sa serviette, comme le font les personnes de marque dans les films. Un peu vieillot tout cela. Elle repose finalement le bout de tissus, avant de se racler la gorge légèrement. « Nous n’avons pas le temps, tu sais bien que ton père et moi-même sommes occupés avec… » Je ne prends même pas la peine d’écouter la fin de ses paroles. Le ministère, évidemment. Ils ne vivent que pour ça, laissant leur vie tourner autour, tout le temps. Des fois, j’ai vraiment l’impression de ne passer qu’au second plan, comme aujourd’hui. Je soupire doucement tandis que je commence à jouer de façon distraite avec mes petits pois, du bout de ma fourchette.

« Allez gamin, ça va aller. » me souffle mon père en me serrant un peu plus dans ses bras, séchant maladroitement mes larmes. M’agrippant par l’épaule, il m’oblige alors à regarder par la vitre l’avion dans lequel ma mère est en train de monter. Derrière elle, des montagnes de valises s’amoncellent sur un chariot, que quelques personnes s’appliquent à charger au fur et à mesure dans la soute. La gorge nouée, je baisse les yeux vers le sol. Au début, je doutais du fait que je puisse passer au second plan, aujourd’hui, le fait que leur travail au ministère passe avant moi – du moins, pour ce qui est de ma mère, je veux dire – est un fait réel. Il n’y a qu’à la voir, en train de monter dans ce jet sans même un regard en arrière, sans même un regard pour moi. Elle s’en va tout en sachant qu’elle me laisse sur le carreau, sous prétexte qu’elle y est obligée par le ministère, me le donnant en excuse comme-ci c’était une fatalité et qu’il n’avait de toute manière, pas le choix. Mais on a toujours le choix pourtant, c’est ma mère elle-même qui me l’a dit. Et aujourd’hui, elle fait comme-ci c’était tout l’inverse. « Tu crois qu’elle va revenir ? » je demande à mon père entre deux sanglots. « Bien sûr. Bien sûr qu’elle va revenir. » Je redresse le visage pour le regarder, avant de hocher pensivement la tête et de façon pas très convaincue je dois dire. Je déglutis une nouvelle fois avant de pincer les lèvres. Je baisse alors de nouveau le regard vers l’avion dans lequel la dernière valise vient d’être acheminée. Les employés de l’aéroport s’éloignent un à un de l’appareil, qui ne va sans doute pas tarder à décoller. Au bout de quelques minutes, il se met même à rouler sur la piste de décollage. Le fait qu’elle prenne un jet au lieu de simplement transplaner, ne me choque pas plus que cela. Après tout, elle doit côtoyer des moldus sans cesse, c’est le nouveau trippe de la famille ça, la relation avec les moldus. « Et sinon, pour de vrai ? » je lance à mon paternel, détachant mon regard du jet pour le poser su son visage, scrutant ses traits qui se décomposent.

Mes parents ne s’aiment pas. C’est la seule conclusion à laquelle je parviens, alors que je remarque que cela fait près de deux ans que ma mère est partie et jamais elle n’est revenue. J’en viens à être complètement désespéré du fait de pouvoir la revoir un jour, lorsque la porte d’entrée claque brutalement, me faisant sursauter. « Jaime ! » s’élève la voix de mon paternel. Sans chercher à savoir ce qui se passe, je bondis sur mes pieds et dévale l’escalier afin de rejoindre mon géniteur. Ne prenant la peine de ne rien dire, celui-ci me tend alors son téléphone portable. Je m’empresse de m’en saisir, le portant à mon oreille. « Mon chéri ? » La voix de ma mère. Mon sang se glace dans mes veines, tandis que je lance un regard appuyé en direction de mon père, cherchant à savoir ce qui se passe. Celui-ci se contente de me répondre par un bref haussement d’épaules avant de se détourner de moi, l’air las. « Oui ? » je finis par répondre avant de pincer les lèvres, légèrement agacé par la situation. « C’est pour te dire que je ne rentrerais pas. J’ai rencontré un autre homme et euh… C’est un moldu. Voilà, désolée. » Paniqué, je lance un coup d’œil dans la direction de mon père, mais celui ne m’adresse pas le moindre regard. Aussi je me laisse glisser contre le mur, les larmes se mettant à rouler sur mes joues. Je le savais pourtant, mais l’entendre dire par la voix de ma mère, est plus dur que de me l’avouer à moi-même.

« C’était il y a deux-cents ans ! » je lâche à l’attention de Selena, un sourire mutin peint sur les lèvres. « Deux-cents ans, Selena, les gens ont oubliés… » Amusé, j’effleure le bras de la jeune femme du bout des doigts, mais celle-ci se dégage vivement, instaurant un écart entre nous. Ma gorge se noue instantanément, tandis que je me trouve frustré d’avoir été ainsi rejeté. Pourtant je ne dis rien. « Personne n’a oublié, je n’ai jamais rien fait de ma vie et pourtant dès que je prononce mon nom ils… » finit-elle par reprendre, me sortant malgré moi de mes pensées. Je redresse la tête, arborant un air serein tandis que je me mets à la questionner. « Ils te respectent. Te craignent, peut être ? » Ses prunelles couleurs noisettes se tournent aussitôt vers moi, tandis qu’elle me fusille du regard. « Me craignent ? Et pourquoi voudrais-tu qu’ils me craignent ? » répond-t-elle brutalement, cherchant sans aucun doute à se défendre. J’adopte un air songeur, tandis que, passant ma main dans mes cheveux, je fixe un instant le ciel au dessus de nos têtes. « Ah, je ne sais pas, ce n’est pas ce que tu allais dire ? Ou ce que tu souhaites peut être… » je finis par lui demander, en baissant de nouveau les yeux dans sa direction. Sa façon de se mordre soudainement la lèvre inférieure, m’indique que j’ai visé juste. Un sourire victorieux apparaît sur mon visage, mais je tente de le cacher tant bien que mal. « Les gens n’ont pas oubliés, ils ne referont pas la même erreur deux fois. Et ne me parle pas de l’oppression des sangs-purs, ça n’a rien à voir. » Les paroles de Selena me refroidissent instantanément. Et sans me laisser le temps de répliquer quoi que ce soit, elle se met à accélérer le pas, se dirigeant tout droit vers sa maison, en profitant pour me bousculer d’un coup de coude au passage, lorsqu’elle passe près de moi. D’abord interloqué, je m’arrête pour la regarder, les sourcils froncés. Après quoi je me mets à courir pour la rattraper, me calquant sur son rythme lorsque j’arrive à sa hauteur. « Au contraire, c’est exactement la même chose et nous n’avons pas appréciés d’être traités comme des moins que rien. Nous allons revenir, ce n’est pas parce qu’il a échoué en son temps que nous allons échouer également. » je rétorque finalement. La jeune femme s’arrête alors brutalement, et il s’en faut de peu pour que je ne lui rentre dedans. Faisant volte-face, elle me toise un instant, l’air impartial. Sans m’en rendre compte, je commence alors à me mordre légèrement la lèvre inférieure, un peu gêné. Il n’en faut pas plus pour que Selena prenne un air furibond et se laisse emporter. « Tu oublies les Potter dans l’équation, Malefoy ! » me lance-t-elle en s’éloignant, me laissant là.

Installé à la table face à mon paternel, je mange ce qui est présent dans mon assiette sans souffler un mot. Le silence entre nous, bien loin d’être pesant, est devenu quelque chose d’habituel au fur et à mesure des années. Pourtant, cette fois, mon père se tourne vers moi après s’être longuement essuyé les lèvres. « Jaime ? » me glisse-t-il d’une voix doucereuse qui ne me laisse absolument rien présager de bon. Je hausse un sourcil tandis que je me tourne dans sa direction. « Père ? » je lui réponds sur le même ton, le voyant aussitôt s’agacer, ce qui m’arrache un sourire narquois. Le mettre en rogne est devenu mon passe-temps favori ces derniers temps. Cela est bénéfique, rien que pour briser le calme parfois trop présent dans l’enceinte du manoir, par exemple. Pourtant, cette fois je reprends bien vite mon sérieux, pressentant que le sujet est sérieux et qu’il ne prête pas à la rigolade. « Tu te souviens de la fois où tu es grimpé dans cet arbre à un mariage ? » Je hoche la tête de façon positive, sans rien ajouter cette fois. Je préfère le laisser continuer à déballer tout ce qu’il a en tête de lui-même. Aussi, me saisissant de ma serviette, je m’essuie moi-même la bouche, tentant de cacher mon malaise. « Je t’ai dis que tu devais aller présenter tes vœux aux mariés, parce que cela était de ton devoir, n’est-ce pas ? » Une nouvelle fois, je hoche la tête, avant de poser de nouveau ma serviette sur la table. « Mais où souhaites-tu en venir ? » je le questionne, détestant l’idée d’avoir à attendre un peu plus la réponse à cette interrogation muette. Mieux vaut formuler les choses, lorsque l’on souhaite avoir une réponse, je suppose. « Bientôt, tu devras te marier. Je trouverais moi-même ta fiancée, une sang-pure. Et il sera alors de ton devoir de l’épouser, comme il l’a été pour tes vœux. » lâche-t-il finalement, avant de se tourner de nouveau vers son assiette. Un instant, je continue à l’observer d’un air songeur, tandis que peu à peu, la perspective de cette règle familiale me revient en tête. Je l’avais complètement oublié jusqu’alors. « Très bien. Je tâcherais de m’en souvenir. » je réponds finalement d’un ton froid, avant de précipitamment prendre congé. Clairement mécontent.

Sans que je ne comprendre réellement comment cela a pût arriver, mes lèvres trouvent celles de Selena. Les yeux semi-clos, je profite de la pression de ses lèvres contre les miennes tandis qu’elle me rend mon baiser et que ses doigts, passant sous mon haut, viennent me caresser le torse. Instinctivement, mes mains viennent se poser sur ses hanches, tandis que je l’attire à moi, essayant de coller le plus possible mon corps contre le sien. Dans le même temps, je lui retire pourtant son tee-shirt, profitant alors de la chaleur de sa peau contre la mienne, à peine lui ai-je fais passer son haut au dessus de sa tête. Toujours ce besoin de proximité alors que mon corps fourmille de sensations étranges. C’est alors que les paroles de ma toute récente conversation avec mon paternel, me reviennent en tête, me faisant desserrer un peu mon étreinte sur le bassin de la jeune femme. Sûrement prend-t-elle cela comme une invitation, car aussitôt, elle se met à déboutonner ma chemise, ses lèvres ne quittant les miennes que par intermittence, les retrouvant bien rapidement. Je pousse un léger grognement alors que, doucement, je tente de l’écarter. « Selena. » je souffle, profitant du fait que nos lèvres se quittent un court instant. Ne prenant pas compte du fait que je tente de l’arrêter, elle continue à déboutonner ma chemise. Ses gestes se font de plus en plus rapides, plus pressants aussi. A peine a-t-elle fini, qu’elle repose ses mains sur mon torse, m’arrachant de nouveaux frissons alors qu’elle griffe ma peau de façon sensuelle. Je laisse échapper un soupire tandis que je contracte la mâchoire. Je dois stopper tout cela avant que nous n’allions trop loin. « Selena ! » je la presse alors, en emprisonnant ses poignets, prenant tout de même garde à ne pas lui faire mal ou à paraître trop brutal. « Quoi ? » laisse-t-elle alors échapper, paraissant frustrée. « Ca ne peux plus jamais se reproduire. » je finis par souffler à contre cœur, tandis que je lui lâche les poignets, faisant un pas en arrière pour m’écarter d’elle. Je me mets à reboutonner ma chemise tout en baissant la tête, évitant soigneusement d’admirer le cœur de la jeune femme pour être trop tenté de revenir vers elle. Du coin de l’œil, je la vois aller récupérer son haut, avant de se tourner de nouveau dans ma direction. Je sens son regard peser sur ma nuque et cette fois, c’est un silence bien pesant qui s’installe sur la pièce. Je déglutis avant de finalement relever les yeux, me sentant dans l’obligation d’apporter une explication. « Tu es… Une sang-mêlée, Potter. » j’essaye alors de répliquer, faisant ma voix plus acerbe qu’elle ne l’est habituellement. Je la regarde se mordre nerveusement la lèvre inférieure, et cela me fend le cœur. Car je sais que c’est par ma faute qu’elle est mal à l’aise. Bien heureusement, elle s’efforce de ne pas rencontrer mon regard et je la remercie pour cela, car je ne sais pas si j’aurais la force de lui dire ces mots en fixant mes prunelles dans les siennes. « Je ne peux pas mêler mon sang au tien. » Elle hoche pensivement la tête, semblant alors comprendre ma position. Après quoi elle laisse échapper un léger rire, qui me glace le sang. Elle pose alors de nouveau son regard sur moi et sans broncher, je plante moi aussi mes prunelles dans les siennes, essayant de me faire fort tandis que je soutiens son regard. « Je me fiche de ton sang, ce n’est pas ton sang que je veux. » Elle avance alors dans ma direction, avant de se saisir de ma chemise, m’obligeant à avancer vers elle. « C’est toi que je veux. Ton corps, tes lèvres, maintenant. » De nouveau, elle se hisse sur la pointe des pieds, approchant son visage du mien. Une sensation douceâtre se propage alors de nouveau dans mon corps tandis que je ferme de nouveau les yeux, attendant que ses lèvres se posent sur les miennes. Pourtant, je me sens mal à l’aise. J’ai conscience que je ne peux laisser cela arriver, ce serait injuste. Elle mérite mieux qu’un gars qui va être obligé de la laisser sur le côté au bout de seulement quelques mois, au profit d’une autre femme. Aussi je rouvre les yeux et, constatant que son visage n’est plus qu’à quelques centimètres du mieux, je me recule de nouveau de façon vive. « Je vais épouser une sang-pur, ça arrivera, je ne suis pas fiancé pour le moment mais mon père me fiancera alors oublie moi, d’accord. » je lui expose alors, ne pouvant me résoudre à soutenir son regard cette fois. Puis, pour éviter toute nouvelle tentation, je transplane. Je ne sais même pas où. La chose la plus importante est de s’éloigner de Selena et de l’étrange sentiment qu’elle propage en moi.

prénom/pseudo : noémie, croco. âge : quinze piges. pays : belgique. commentaire ? : j’ai craqué. j’avais dis que je me limiterais en nombre de forums et j’ai fais l’erreur de mater les demandes de partenariat sur un autre forum et j’ai vu le scénar et… je suis un être faible t.t avatar : rj king, the sexy beast.